mercredi 21 décembre 2016

Poème d'Alfred de Musset


  Que j'aime le premier frisson d'hiver ...
  Alfred de Musset
   
  Que j'aime le premier frisson d'hiver ! Le chaume,
Sous le pied du chasseur, refusant de ployer !
Quand vient la pie aux champs que le foin vert embaume,
Au fond du vieux château s'éveille le foyer ;

C'est le temps de la ville. - Oh ! Lorsque l'an dernier,
J'y revins, que je vis ce bon Louvre et son dôme,
Paris et sa fumée, et tout ce beau royaume
(J'entends encore au vent les postillons crier),

Que j'aimais ce temps gris, ces passants, et la Seine
Sous ses mille falots assise en souveraine !
J'allais revoir l'hiver. - Et toi, ma vie, et toi !

Oh ! Dans tes longs regards j'allais tremper mon âme ;
Je saluais tes murs. - Car, qui m'eût dit, madame,
Que votre coeur si tôt avait changé pour moi ?
   
 
Claudi, 21 décembre
 

dimanche 30 octobre 2016

Yuja Wang joue le Concerto N°2 en Sol mineur de Sergueï Prokofiev

Déjà remarqué pour ses talents de virtuose au clavier, Sergueï Prokofiev, après avoir signé un premier concerto et sa symphonie dite « classique », ébauche fin 1912 un second concerto alors qu’il reste encore étudiant au conservatoire de Saint Pétersbourg, choisissant de revenir à la forme en 4 mouvements tout en cherchant à effacer les griefs qui avaient marqué le premier. « Les reproches faits à mon premier concerto, écrit-il, dont le brio n’aurait eu d’autre but que de jeter de la poudre aux yeux et aurait présenté certaines tendances acrobatiques m’ont incité à aller chercher dans le second une plus grande profondeur ». Ce qui n’empêche pas l’auteur de la « suggestion diabolique » d’écrire l’une des cadences les plus exigeantes techniquement, et un scherzo dans lequel le soliste joue un flot ininterrompu de double-croches.

L’œuvre est dédiée à Maximilian Schmidhoff, un jeune confrère dont Prokofiev avait fait la connaissance en 1909 quelques mois avant la mort de son père. Mais au printemps 1913, alors qu’il est en train d’achever la partition, Prokofiev reçoit ce mot de son ami, « Cher Serioja, je t’écris pour te faire part des dernières nouvelles - je me suis tiré une balle. N’en sois pas trop effaré mais prend le avec indifférence car cela ne mérites rien de plus. Adieu ». Lors de la création en août 1913, même les défenseurs de la nouvelle musique à Saint Pétersbourg eurent glacés d’effroi les cheveux dressés sur la tête.

La partition fut perdue dans les suites de la révolution de 1917 et le musicien pendant un séjour en Allemagne en fit une nouvelle version en 1923 à partir d’une réduction pour piano seul. Il la considérait même comme son quatrième concerto, le troisième étant achevé peu avant. La création de cette seconde version eut lieu à Paris le 8 mai 1924 sous la direction de Serge Koussevitzky, avec un accueil mitigé.

La durée d'exécution de l'œuvre est d'environ une demi-heure. Le premier et dernier mouvements durent une douzaine de minutes encadrant deux brefs mouvements :

1 Andantino - début à 0:44 - Le premier mouvement frappe par son atmosphère extrêmement sombre, tourmentée. Il comporte notamment une très longue cadence, dont la difficulté technique et la complexité vont de pair avec une intensité dramatique rare ; cette cadence débouche finalement sur un le retour de l'orchestre tout entier, dans un crescendo énorme et déchaîné qui constitue le paroxysme de ce mouvement.
2 Scherzo (vivace) - 12:05 - Le deuxième mouvement, de trois minutes seulement, en ré mineur, dévoile dès le début un caractère sauvage qui annonce très clairement le quatrième mouvement. Là encore, le piano étonne par sa virtuosité ; celle-ci caractérise souvent l'écriture pianistique de Prokofiev (lui-même pianiste virtuose).
3 Intermezzo (allegro moderato) - 14:33 - Le troisième mouvement sur un rythme de marche plein d'ironie acide, pesant par son introduction (les notes "piochées au hasard", dirait-on) met en avant la clarinette. Ce mouvement se conclut sur une coda fougueuse et puissante.
4 Allegro tempestoso - 21:25 - Le titre indique son contenu : la rage et les restes de sauvageries hérités du Scherzo explosent dans ce mouvement où l'orchestre et le piano s'embrasent. Résolument virtuose, le concerto s'achève (dans la tonalité de sol mineur) par tout l'orchestre et le piano.

Dans cette pièce, une des plus difficiles à exécuter, Yuja Wang démontre une fois de plus toute sa maîtrise technique et sa virtuosité, qui en font une des meilleures pianistes au monde.

Source : Wikipedia

 
Yuja Wang - Prokofiev Piano Concerto No. 2 in G minor Op. 16  sous la direction de Paavo Järvi avec l'orchestre philharmonique de Berlin.
 
 A lire directement sur Youtube à l'adresse : https://youtu.be/c9U9W7FjN-M
Claudi, octobre 2016
 

samedi 10 septembre 2016

George Gershwin, compositeur américain d'origine russe (1898-1937)

George Gershwin est un compositeur américain né à New-York en 1898 et mort à Los Angeles en 1937. Pianiste éblouissant, il dut sa première gloire à un exceptionnel don de mélodiste qui l'amena (notamment avec son frère Ira Gershwin) à composer quelque 500 "songs" qui tiennent de la mélodie européenne, de l'air d'opérette, de la rengaine anglo-saxonne et du jazz tout en manifestant une personnalité entre toutes reconnaissable malgré un confondant pouvoir de renouvellement.

La qualité "classique" de cette production est attestée par le fait que les chansons des frères Gershwin sont toujours au répertoire des chanteurs actuels et que leurs thèmes ont été très largement adoptés par le jazz (I Got Rhythm, Lady Be Good, Do It Again, Fascinating Rhythm, The Man I Love, Embraceable You, Someone To Watch Over Me, etc.).

Conscient de cette noblesse conférée à la chanson, Gershwin, tout en continuant de produire des "Shows" pour Broadway (manières d'opérettes liée à l'actualité et où ces Songs peuvent être repris de succès antérieurs s'ils sont en situation), évolua vers une forme de musique plus ambitieuse, rejoignant la tradition "classique" : Rhapsody in Blue (1924), Concerto en Fa (1925), An American in Paris (1928), Second Rhapsody (1931), Ouverture Cubaine (1932), Variations sur I Got Rhythm (1934) sont tous des chefs-d'œuvre. Cet effort de synthèse devait trouver son expression définitive dans son chef-d'œuvre, l'un des plus grands opéras du répertoire : Porgy And Bess (1935).

Lors de l'avènement du cinéma parlant, Gershwin fut évidemment sollicité par Hollywood, mais ne participa de son vivant qu'à trois réalisations :  Delicious (1931), Shall We Dance (1936-1937) et Damsel In Distress (1937), avant d'inspirer à son tour, un très grand nombre de films reprenant ses Shows de Broadway, incluant une ou plusieurs de ses chansons, voire de ses partitions symphoniques (Un Américain à Paris, 1951), et contant sa vie (The Man I Love, 1946), ou restituant son opéra (Porgy And Bess, réalisation Otto Preminger, 1959).

Gershwin est demeuré si actuel et reste si profondément symbolique de l'Amérique de l'entre-deux-guerres qu'un Woody Allen fait encore appel à sa musique pour évoquer un certain rêve américain (Manhattan, 1978).

Pour composer le poème symphonique "An American in Paris", Gershwin s'est inspiré d'un séjour effectué à Paris. Il utilise en plus de l'orchestre symphonique, de klaxons de taxi, d'un célesta et de saxophones.

En 1951, Vincent Minelli en fait une adaptation pour le cinéma avec l'acteur Gene Kelly.

Source : Dictionnaire de la Musique (Larousse)

 
An American in Paris - George Gershwin - Direction Dudamel and the L.A. Philarmonic Orchestra (États-Unis)

 
 
Rhapsody in Blue - George Gershwin - Yuja Wang au piano, orchestre symphonique de Salzbourg (Autriche) sous la direction de Lionel Bringuier
 
 
 
Voir aussi :
Yuja Wang : Concerto en Fa de George Gershwin
Texte et vidéo publiés le 24 juin 2015
 
Claudi, septembre 2016
 

samedi 23 juillet 2016

Valentina Lisitsa joue Liszt et Rachmaninov

A. Liebesträume de Franz Liszt

Liebesträume (en français : Rêves d'amour), est un recueil de trois œuvres pour piano composé par Franz Liszt, et publié en 1850.

Liebesträume fait souvent référence au no 3, la plus connue des trois pièces. Elles sont composées pour accompagner des poèmes de Ludwig Uhland et de Ferdinand Freiligrath. Dès leur publication, deux versions apparaissent, une pour voix et piano et une transcription pour piano solo.

Les deux poèmes d'Uhland et celui de Freiligrath décrivent trois différentes formes d'amour.

L'Hohe Liebe (Amour exalté) de Uhland est un amour saint ou religieux : le martyre renonce à l'amour terrestre et les portes du paradis s'ouvrent pour lui. Le second évoque l'amour érotique, "Gestorben war ich" (littéralement j'étais mort) - Mort est ici une métaphore faisant référence à la petite mort ("J'étais mort de la volupté d'aimer; je gisais enterré dans ses bras ; je fus réveillé par ses baisers ; je vis le ciel dans ses yeux.").

Le poème de Freiligrath, celui du fameux nocturne, parle de l'amour mature

O lieb, so lang du lieben kannst !
O lieb, so lang du lieben magst !
Die Stunde kommt, die Stunde kommt,
wo du an Gräbern stehst und klagst !...

Aime aussi longtemps que tu peux aimer
Aime aussi longtemps que tu veux aimer
L'heure vient, l'heure vient
Où tu es debout devant la tombe, à pleurer

 
Valentina Lisitsa, au piano, joue Liebesträume
 
 
 
B. Prélude en sol mineur Op.23 N°5 de Rachmaninov

Composé en 1901 par Sergueï Rachmaninov, le prélude op. 23 no 5 en sol mineur (deux bémols à la clef) est l'un des plus connus de Rachmaninov. Il fait partie du recueil de préludes op. 23, bien que ceux-ci aient été créés deux ans plus tard.

Il incarne bien le patriotisme russe du compositeur avec cette mélodie jouée avec tension en octaves et ce lyrisme présent dans la deuxième partie. Ce prélude doit être joué alla marcia, ce qui équivaut à un tempo relativement rapide car le morceau a pour indication métronomique « 108 à la noire ».

La musique de Rachmaninov est célèbre pour sa grande maîtrise technique requise. Ce prélude ne fait pas exception : le premier thème nécessite beaucoup de grands déplacements à la main gauche.

Source : Wikipedia
 
Valentina Lisitsa joue le Prélude en sol mineur de Rachmaninov
 
 
Claudi, 23 juillet 2016
 

mardi 19 juillet 2016

Poème de Paul Verlaine

 
 
 
Claudi, 19 juillet 2016 - MAJ le 2 juil 2021
 

dimanche 17 juillet 2016

Duo des Fleurs, air d'opéra de Léo Delibes (1835-1891)

Le Duo des Fleurs est un air d'opéra Lakmé de Léo Delibes, compositeur français, écrit pour deux sopranos. Ce duo célèbre fut chanté pour la première fois à Paris en 1883. Cet ensemble vocal est interprété au premier acte, entre Lakmé, la fille d'un prêtre brahmane et sa domestique Mallika, qui vont cueillir des fleurs près du fleuve.

L'air a acquis une notoriété contemporaine à la suite de son utilisation en 1983 dans le film Les Prédateurs lors d'une scène d'amour entre Catherine Deneuve et Susan Sarandon.

La chanson a été utilisée depuis dans plusieurs autres films : L'Opéra imaginaire, True Romance, Bronson, Tomb Raider: Le berceau de la vie, Attila Marcel, L'impasse et en 2015 dans Marguerite, mais également dans des publicités British Airways, Peugeot 407.

Source : Wikipedia

 
Dans cette vidéo, Nadine Sierra et Anita Rachvelishvili chantent Lakmé, à Paris, durant le Concert de Paris le 14 juillet 2017.
 
 
Claudi, juillet 2021
 

jeudi 30 juin 2016

Liszt, Mephisto Valse N°1, au piano Valentina Lisitsa

Les Mephisto-Valses sont quatre valses composées par Franz Liszt en 1859-62, 1880-81, 1883 et 1885. Les deux premières ont été écrites pour orchestre symphonique, puis arrangées pour piano seul, piano à quatre mains et deux pianos, alors que les deux suivantes sont consacrées au piano seul.

La première Mephisto-Valse (S.514) est la plus connue et la plus jouée ; les trois autres sont considérées comme pâles en comparaison et reléguées au statut de « répertoire obscur ». Cette Danse à l'auberge du village (Der Tanz in der Dorfschenke) est la deuxième pièce de deux morceaux que Liszt a écrits pour l'orchestre. Le morceau précédent, La procession de nuit (Der nächtliche Zug), est rarement joué (bien que les deux aient été enregistrés ensemble). Par contre, la valse, avec sa passion, sa sensualité et ses effets dramatiques, a été une œuvre de référence. James Gibbons Huneker la décrit comme une « langoureuse mélodie syncopée » et « l'une des voluptueuse avec Tristan und Isolde ».

Cette valse a été présentée en trois versions sur la même période (1859-62) : orchestrale (S.110/2), pour quatre mains (S.599/2) et pour piano seul (S.514). La version quatre mains est une transcription directe de la version orchestrale alors que la version piano seul est une composition indépendante. Liszt l'a dédicacée à Carl Tausig, son protégé (mort à 29 ans en 1870). Elle est un magnifique exemple de la méthode de composition par transformation thématique de Liszt et d'inventivité pianistique.

La signature rythmique de l'ouverture est en 3/8. Alors que certains pianistes utilisent cette valse impérieuse et très technique pour montrer leurs capacités techniques et leur virtuosité (en oubliant ou écorchant quelques notes), le tempo initial est allegro vivace (quasi presto). Bien que l'indication de mouvement presto et quasi presto peut être rencontrée, il n'y a aucun prestissimo. Une exécution trop rapide, surtout pour une valse, déformerait les aspects plus subtils du jeu ; le tempo d'exécution est notamment sensible pendant la partie espressivo amoroso (édition Ricordi) pendant laquelle Méphisto tente de séduire les auditeurs par une gentillesse, une empathie et une sensibilité feintes ; le même genre d'« arrache-cœur » que l'on peut trouver dans les Liebesträume et Consolations.

Source : Wikipedia

 
Valentina Lisitsa joue la première Mephisto-Valse (S.514) de Liszt pour piano seul.
 
 
Claudi, juin 2016
 

lundi 20 juin 2016

dimanche 22 mai 2016

Yuja Wang joue la Polonaise-Fantaisie en la bémol M op.61 de Chopin

La Polonaise-fantaisie en la bémol majeur op. 61 est une Polonaise de Frédéric Chopin. Composée en 1846, elle est dédiée « à Madame A. Veyret » amie du compositeur, et publiée chez l'éditeur Brandus à Paris.

Polonaise qui n'en a que le nom de par son rythme et sa structure formelle, le style de cette pièce à la délicate et tendre tristesse se rapproche plus de la liberté d'expression des ballades. La proximité immédiate de la rupture de Chopin avec George Sand résonne tout entière dans cette page inspirée.

Yuja Wang sera à Paris mercredi 15 juin 2016, où elle jouera avec la Philharmonie de Paris.
Au programme : Brahms, Schumann, Beethoven.

 
 
Source : Wikipedia
claudi, mai 2016

 
 

mardi 15 mars 2016

Yuja Wang joue le Concerto pour piano n°1 de Mendelssohn

Habituée du Verbier Festival (Suisse), Yuja Wang joue le Concerto pour piano n°1 de Mendelssohn sous la direction de Kurt Masur avec le Verbier Festival Orchestra, le 31 juillet 2009.

Ce Concerto pour piano et orchestre n° 1 en Sol mineur op. 25 a été composé par Felix Mendelssohn durant un voyage en Italie, et créé à Munich le 17 septembre 1831 par l'auteur.

Mendelssohn a 21 ans et sa maturité artistique se fait alors sentir. Dès ses 18 ans, il nourrissait l'idée de composer pour être reconnu comme compositeur, mais aussi comme interprète. Ce concerto est sa première œuvre du genre et environ un an après le début de sa composition, celle-ci était terminée. Cette pièce a été, du vivant de Mendelssohn, la plus jouée en Europe. Elle aurait été l'œuvre la plus appréciée de la Reine Victoria.

L'œuvre est dédiée à Delphine von Schauroth, pianiste que Mendelssohn rencontra en 1830 à Munich peu avant son départ en Italie. Certains voient d'ailleurs dans l'impatience fiévreuse de l'œuvre, et notamment de ses premières mesures, une véritable déclaration d'amour. La dédicataire a joué ce concerto durant près de 40 ans.

Le Concerto est divisé en trois mouvements dont les deux premiers s'enchaînent sans interruption :

• Molto Allegro con fuoco, en sol mineur (0'00 à 6'31)
• Andante, en mi majeur (6'32 à 12'17)
• Presto, en mi mineur - Molto Allegro e Vivace, en sol majeur
(12'18 à 18'14)

Le concerto n° 1 requiert une technique pianistique particulièrement développée, un défi que Yuja Wang qui n'avait que 22 ans a su relever avec brio. Ses doigts fins, immenses, sont modelés pour des déplacements très rapides et des accords percutés. "Mes mains sont grandes mais elles étaient fragiles et sans beaucoup de force", dit-elle dans un entretien avec une journaliste. "J’ai travaillé énormément grâce à des professeurs, qui, eux aussi, avaient cette chance d’avoir de grandes mains. J’ai acquis de la flexibilité, de la rapidité. J’ai toujours adoré jouer très vite ».

Sources : Wikipedia et autres

 
 
Claudi 15 mars 2016
 

vendredi 5 février 2016